Depuis 1986, l’Association des Femmes Juriste de Côte d’Ivoire s’engage pour la défense et la promotion des droits des femmes et des enfants. Elle assure une meilleure diffusion des textes et des lois les concernant grâce à des cliniques juridiques. L’association contribue à leur accès à la justice notamment en se constituant partie civile et lutte contre toutes les formes de discriminations basées sur le genre.
Le contexte régional
AFJCI constate, malgré les efforts récents de l’État ivoirien, la persistance du phénomène des violences basées sur le genre.
Selon l’organisation, dans la seule ville d’Abidjan entre 2019 et 2020, près de 2500 cas de violences faites aux femmes, 1290 mariages forcés de filles mineures, 1121 cas de viols et 416 féminicides ont été enregistrés.
Le constat est alarmant. Pourtant, le nombre de victimes bénéficiant d’une prise en charge médicale, psychologique, juridique, judiciaire et sociale reste très faible.
Rendre la justice accessible aux femmes victimes de violences
L’association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire en quelques mots
Afin de permettre aux femmes d’accéder à la justice et d’obtenir réparation, l’association gère douze cliniques juridiques dans différentes communes d’Abidjan.
Pour défendre sa vision féministe, l’association a recensé tous les textes à caractère discriminatoire contenus dans la législation ivoirienne et mène un plaidoyer pour leur suppression afin de changer durablement l’environnement juridique en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le poids des habitudes socioculturelles
Les principales difficultés rencontrées par l’organisation, et qui constituent leur principal défi, sont les coutumes et les normes socioculturelles. En effet, par crainte de représailles, de stigmatisation ou de rejet de la part de leurs familles et communautés, les femmes ne rapportent pas les violences qu’elles subissent.
À cela s’ajoute le fait que de nombreuses victimes préfèrent, notamment pour des questions de moyens financiers, recourir aux règlements à l’amiable. Cela tend à protéger les auteurs de violences et à ignorer les besoins des victimes.
Zoom sur le projet PLUS
Dans l’une de leurs douze cliniques juridiques, les Femmes Juristes de Côte d’Ivoire développent le projet PLUS qui vise à mettre en place des mécanismes permettant l’accès aux droits et à la justice des femmes et filles victimes de VBG. Le projet se concentre sur les dispositifs existants afin de mener un plaidoyer pour l’application des lois qui sanctionnent les auteurs de violences sexistes et sexuelles.
L’association s’est également fixé comme priorité de renforcer la communication autour des lois sur les violences basées sur le genre, principalement le dernier texte adopté en décembre 2021 relatif aux mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autres que domestiques.
Enfin, le projet est pensé pour prendre en charge les frais judiciaires et les honoraires d’avocat des femmes victimes qui souhaitent saisir les tribunaux pour que justice leur soit rendue.
À travers ses cliniques juridiques et ses actions de plaidoyer, l’AFJCI lutte depuis plus de trente-cinq ans pour une justice qui garantisse véritablement le respect des droits des femmes ivoiriennes. Pour en savoir plus sur l’action des OSC féministes dans le monde et être au courant des avancées de l’initiative Féministes en Action, rendez-vous dans la section Actualités.