Soutenir les organisations féministes : un investissement nécessaire et efficace pour faire avancer les droits des femmes

Les organisations féministes locales sont en première ligne pour faire avancer les droits des femmes. Elles sont des actrices de proximité agissant au plus près des communautés pour faire évoluer les normes socioculturelles et les pratiques néfastes aux femmes. Elles interviennent le plus souvent sur plusieurs thématiques (violences basées sur le genre, accès à la santé, autonomisation économique…). Ce sont des organisations flexibles et polyvalentes.


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Des actrices essentielles et de première ligne

Le fonds féministe Mamacash, fonds international pour les femmes, a publié en 2020 une étude démontrant l’efficacité d’investir dans les organisations féministes pour faire avancer les droits des femmes. Une analyse menée dans plus de 70 pays entre 1975 et 2005 atteste d’un lien direct entre l’existence d’organisations féministes mobilisées et les avancées favorables pour les droits des femmes. L’activisme féministe est d’ailleurs le facteur le plus déterminant en comparaison avec d’autres facteurs tels que les partis politiques au pouvoir, le lien entre l’État et la religion et le nombre de femmes à des postes de responsabilités (parlementaires, gouvernement, cheffe d’État).

…Qui ont un accès très limité aux financements

Au total en 2021, 0,55 % de l’aide internationale ciblait les organisations de défense des droits des femmes avec seulement 0,2 % de l’aide attribuée aux organisations de la société civile (OSC) de défense des droits des femmes. Ces chiffres font écho à un sous-investissement chronique de l’aide internationale sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes : actuellement seulement 40 % de l’aide intègre l’égalité et seulement 4 % cible spécifiquement les droits des femmes (sources : CRS OCDE). 


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Ces chiffres font écho à l’enquête récente de AWID, organisation internationale de soutien aux organisations féministes ayant démontré que parmi les près de 4 000 organisations féministes des pays du sud global enregistrées aux Fonds mondial pour les femmes entre 2015 et 2019, près de la moitié (48%) rapportaient un budget de moins de 30 000€ quand seulement 2% disposaient d’un budget de plus de 1 million d’euros. Selon l’Astraea Lesbian Foundation for Justice, le budget médian des groupes LGBT en 2017 n’était que de 11 713€3 . Plus de la moitié (55,8%) des groupes de personnes trans disposaient de budgets annuels inférieurs à 10 000€.

Des financements internationaux difficilement atteignables

Les procédures liées aux bailleurs internationaux restent la plupart du temps hors de portée des petites et jeunes structures des Suds. Les exigences de redevabilité sont complexes et lourdes pour des structures avec pas ou peu de salarié·es dédiées à la gestion administrative. Ces organisations, notamment les petites structures locales, disposent de très peu de ressources pour mener leurs actions. Elles survivent grâce à l’engagement et la détermination de femmes, en grande partie bénévoles, qui assument cette charge de travail en plus de leur vie familiale et professionnelle. Elles ont également besoin de financement sur le long terme, pour éviter les travers des financements projet après projet, qui souvent excluent la prise en charge des frais de fonctionnement et les ressources humaines de la structure. 

Ces nombreuses raisons font de l’initiative Féministes en Action une réponse pertinente et encourageante à son échelle. Les partenaires qui composent le Projet travaillent main dans la main pour accompagner au mieux les organisations féministes et de défense des droits des femmes vers plus d’autonomie. Pour en savoir plus, c’est par ici !