DROITS DES FEMMES : COMBATTRE LE “BACKLASH” RECOMMANDATIONS POUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE

La Fondation Jean-Jaurès et Equipop publient une analyse du backlash contre les droits des femmes et font des recommandations pour que la France mène une réelle politique étrangère féministe. Ce rapport revient sur la situation dans douze pays, et propose trois recommandations incontournables pour contrer le backlash.

Illustration montrant une femme disant stop avec les mais avec la mention droits des femmes : combattre le backlash

En juin 2022, le “backlash” est utilisé par les médias français, pour décrire ce qui se jouait dans la décision de la Cour Suprême des États-Unis de revenir sur le droit à l’avortement. Le terme “backlash” – traduit par “retour de bâton” en français et théorisé pour la première fois par Susan Faludi, journaliste américaine – est communément utilisé pour désigner l’action de mouvements conservateurs et masculinistes qui réagissent violemment dès que les droits des femmes connaissent de nouvelles avancées. Le “backlash” renvoie également à la stratégie déployée par les conservateurs et les outils qu’ils mobilisent pour menacer, attaquer et bafouer ces droits.

Les États qui, comme la France, revendiquent une “diplomatie féministe”, ou une “politique étrangère féministe”, ont un rôle particulier à jouer pour contrer les attaques des anti-droits. Ils peuvent également entraîner les États plus silencieux, indécis ou moins volontaristes sur ces enjeux. Avec ce rapport, les autrices souhaitent provoquer un sursaut politique face aux anti-droits. D’une manière plus générale, c’est un appel à l’action pour faire gagner les principes féministes, construit en trois étapes.

DÉCRYPTER LES MOUVEMENTS ANTI-DROITS POUR MIEUX LES COMBATTRE

En analysant la stratégie des mouvements conservateurs qui bafouent les droits des femmes, le rapport fait l’état des lieux complets des mouvements anti-droits. Le terme anti-droits regroupe une multitude d’acteurs étatiques ou non-étatiques, issus des milieux politiques, économiques et religieux ; et qui font l’objet d’appellations variées : mouvements conservateurs, anti-genre, anti-femmes, fondamentalistes… Cette partie met en lumière ce groupe en analysant leurs composantes, leur poids sur l’échiquier politique et les instruments à leur disposition pour faire reculer les droits des femmes et des LGBTQIA+.

CAS D’ÉTUDES PAYS : ILLUSTRATIONS DES RÉGRESSIONS À L’ŒUVRE AU NIVEAU INTERNATIONAL

À travers différents exemples de pays – l’Afghanistan, le Brésil, la Corée du Sud, les États-Unis, la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la Russie, le Sénégal, la Suède, la Tunisie et la Turquie – le rapport dresse un panorama non-exhaustif de régressions des droits des femmes dans le monde. Si elles interviennent dans des situations et des contextes très divers, elles relèvent des mêmes dynamiques de “backlash”.

RECOMMANDATIONS POUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE

Le rapport adresse une série de recommandations aux responsables politiques en France

1 – Accroître le financement des associations et mouvements féministes ;
2 – Défendre et protéger les activistes et réseaux féministes ;
3 – Faire des luttes féministes un sujet de diplomatie prioritaire en Europe et dans le monde.