Le 17 septembre dernier à New-York, lors du bilan à mi-parcours du FGE (Forum Génération Egalité) à l’occasion de la tenue de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’Etat chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux annonçait la poursuite du Fonds de Soutien aux Organisations Féministes durant les 5 prochaines années et le « doublement de son enveloppe ».
Fonds de soutien aux organisations féministes : l’heure du bilan
En 2019, lors du Forum Génération Egalité, alors co-présidé par la France et le Mexique, le président français Emmanuel Macron lançait, pour une durée de trois ans (2020-2022), le Fonds de Soutien aux Organisations Féministes (FSOF). Une initiative est gérée par l’Agence Française de Développement (AFD) avec l’appui du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères rapidement saluée par les organisations de la société civile. Doté d’une enveloppe de 120 millions d’euros gérée par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE), ce fonds a pour objectif de soutenir les organisations féministes à travers le monde. En France, ces derniers mois, les acteur·rices du secteur de la solidarité internationale se sont mobilisé.es pour demander la pérennisation de ce mécanisme de financement devenu emblématique de la diplomatie féministe française.
En trois ans, ce sont 134 millions d’euros qui auront été finalement engagés dans le cadre du FSOF au profit de 1 000 associations dans 75 pays. Grâce à ce fonds, la France est « devenue le premier financeur d’organisations féministes au monde » selon Delphine O.
L’intérêt du FSOF est également d’avoir encouragé une dynamique de coopération et de dialogue entre les associations de terrain, les ONG, le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères et l’AFD pour définir les conditions de sa mise en place et perfectionner le fonctionnement du mécanisme pour garantir qu’il réponde concrètement et durablement aux besoins des organisations Féministes dans les pays des Suds.
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Le renouvellement du FSOF doit s’accompagner de mesures d’assouplissement
Les trois premières années de mise en œuvre du FSOF ont démontré sa pertinence. Un tel dispositif va dans le sens des efforts pour promouvoir une « localisation » de l’aide publique au développement. Cependant, pour être tout à fait à la hauteur de ses ambitions, le renouvellement du FSOF devrait s’accompagner de nouvelles mesures pour faciliter aux organisations féministes de terrain l’accès au fonds et simplifier la gestion des financements octroyés.
Le FSOF vise particulièrement les petites structures qui éprouvent les plus grandes difficultés à accéder aux financements des bailleurs, notamment les bailleurs institutionnels, à l’échelle internationale. Certaines des organisations bénéficiaires de ce fonds reçoivent ce type de financement pour la toute première fois. Cela nécessite de faire preuve d’une certaine « flexibilité » concernant les exigences de redevabilité et de conformité sur le plan administratif et financier qui pèsent sur ces associations et groupements de terrain. Répondre aux réalités des organisations de base implique de simplifier et d’alléger les règles qui leur sont imposées. Il ne faut pas perdre de vue que le FSOF est non seulement un dispositif pour fournir une aide financière à des organisations de terrain impliquées dans la défense et la promotion des droits des femmes mais aussi un mécanisme qui vise à favoriser les apprentissages et la structuration des écosystèmes féministes locaux. Le renouvellement du FSOF doit être l’occasion de consolider les acquis des années précédentes mais aussi celle de multiplier les efforts pour accompagner les organisations féministes dans leur renforcement et leur développement sur le plus long terme.
Le Fonds de Soutien aux Organisations Féministes est une illustration de l’engagement de la France pour faire du respect des droits des femmes et des filles un enjeux mondial et prioritaire. Au-delà du renouvellement du dispositif, qu’il faut saluer, c’est au perfectionnement et à la pérennisation du dispositif qu’il s’agit désormais de travailler.