Chaque année, le 25 novembre, la communauté internationale et les organisations féministes se mobilisent pour la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Instituée par les Nations Unies en 1999, cette journée vise à sensibiliser le public pour une prise de conscience collective. Elle est également un appel à l’action pour mettre un terme définitif à ces violences qui affectent des millions de femmes et de filles dans le monde entier.
Où en sommes-nous ?
Au cours des dernières décennies, de nombreux pays ont adopté des lois visant à protéger les droits des femmes. Des conventions internationales, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Déclaration de Beijing, ont été des jalons importants. L’existence de ces textes permet à la société civile d’exiger des États qu’ils respectent leurs engagements. De plus en plus de pays améliorent leur cadre législatif et mettent en place des lois pour protéger les victimes. Mais les mouvements conservateurs et anti-droits gagnent en visibilité et en force à mesure que les combats féministes avancent. Et le rapport de force est loin d’être équilibré…
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La vague #MeToo et ses déclinaisons nationales ont permis un grand pas en avant en termes de sensibilisation et de libération de la parole. Le silence se fissure et se brise. De plus en plus de victimes trouvent le courage de s’exprimer. Bien que ce ne soit que la partie immergée de l’iceberg, ces témoignages font prendre conscience de l’ampleur des violences dans nos sociétés. Pourtant, les réponses apportées et la prise en charge des victimes sont encore loin d’être à la hauteur des enjeux.
Ce qu’il reste à faire
Malgré les progrès réalisés, les violences persistent et les statistiques demeurent alarmantes. Les féminicides, les violences domestiques, les mariages forcés, les violences sexuelles et les agressions sexistes font toujours partie du quotidien de nombreuses femmes. Pour vivre dans un monde sans violence, le chemin est encore long. Alors, comment continuer ?
- Accroître le financement des organisations de terrain
La priorité est d’augmenter le financement destiné aux organisations de terrain qui sont en première ligne et mènent des actions concrètes de prévention, d’accompagnement et de plaidoyer. Le soutien à ces organisations est indispensable et la condition sine qua none de toute avancée significative. Des initiatives comme Féministes en Action sont une partie de la solution et doivent être soutenues.
- Renforcer les lois et leur application
Bien que des lois concernant les droits des femmes existent dans un bon nombre de pays, leur application demeure souvent insuffisante. Les gouvernements doivent garantir que des lois soient votées pour protéger les victimes et lutter contre les violences mais également qu’elles soient appliquées de manière effective. Cela inclut la formation des forces de l’ordre et des juges sur les questions de genre et de violence.
- Éducation et sensibilisation en continu
L’éducation joue un rôle clé dans la prévention de la violence. Il est crucial d’intégrer dans les programmes éducatifs des volets sur le respect des droits humains, l’égalité des sexes et la lutte contre la violence, dès le plus jeune âge. Les campagnes de sensibilisation doivent continuer à toucher tous les publics, notamment les hommes et les garçons, pour changer les attitudes et les comportements.
La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes est une occasion de réfléchir sur les progrès réalisés, mais aussi sur les défis qui restent à relever. Pour espérer vivre dans un monde sans violence à l’égard des femmes et des filles, il est impératif de poursuivre les efforts de mobilisation et de sensibilisation et de faire preuve d’une solidarité sans faille envers les femmes et les filles qui vivent dans les pays les plus cruels et attentatoires à leurs droits, comme l’Iran et l’Afghanistan pour ne citer qu’eux.